Une rencontre dans les airs – l'histoire de deux faucons

En juin 2024, j'ai entrepris avec mon fils Francis un voyage à travers la France, motivé par la curiosité, l'art et notre amour commun pour la nature. L'une des étapes les plus mémorables a été la visite chez l'artiste Olivier Bertrand et sa femme Caroline. Nous avons passé deux jours dans leur maison chaleureuse et accueillante, au cœur de la Provence paisible.

Olivier expose depuis avril 2023 à la Early Birds Art Gallery, une galerie où l'on peut également voir mon travail. C'est là que j'ai découvert ses sculptures pour la première fois. J'ai été immédiatement captivé. Son travail est à la fois brut et poétique, et m'a touché droit au cœur.

C'est en fait Francis qui a découvert Olivier via Instagram. Il a été profondément impressionné par l'originalité et la force expressive de ses créations. Quand il m'a montré le travail d'Olivier, j'ai immédiatement ressenti la même fascination. Pourtant, j'avais quelques réserves au début. Du carton ? Un matériau aussi éphémère pouvait-il trouver sa place dans le monde des collectionneurs d'art sérieux ?

Mais ces doutes ont rapidement disparu. Le travail d'Olivier parle de lui-même, et il parle avec force. Ses sculptures ont désormais trouvé leur place dans de nombreuses collections en Europe. Ce qui semblait fragile au premier abord est devenu entre ses mains un médium artistique à part entière, plein d'expressivité.

Pendant notre séjour, Olivier et moi avons discuté de nos parcours respectifs en tant qu'artistes. Un soir, je lui ai parlé d'une image qui m'occupait l'esprit depuis des années : des aigles qui s'agrippent les pattes haut dans le ciel et plongent ensemble dans une danse acrobatique, pour se lâcher juste avant la fin. Ce moment fugace de connexion m'intriguait, et j'ai proposé de créer ensemble une sculpture sur ce thème.

L'idée a tout de suite séduit. Mais au lieu d'aigres, nous avons opté pour deux faucons pèlerins – plus petits, plus rapides, tout aussi puissants – capturés dans cet instant significatif où leurs vols se croisent.


Comme mon processus de création demande plus de temps, j'ai commencé par mon faucon en bronze. Une fois celui-ci terminé en cire, Olivier s'est mis au travail avec son matériau de prédilection : le carton. Quelques mois plus tard, je suis reparti dans le sud de la France, mon faucon terminé sous le bras, afin de mettre ensemble la touche finale à notre œuvre commune.

Lorsque j'ai vu le faucon d'Olivier pour la première fois, j'ai été à nouveau ému. La force expressive qu'il parvient à insuffler au carton est tout simplement impressionnante. Le moment où nos deux oiseaux ont été reliés l'un à l'autre – sa forme légère et aérienne associée à mon bronze massif – m'a semblé être un petit miracle. Comme un vol capturé dans la matière.

Olivier avait soigneusement prévu quatre pointes en fil de fer pour fixer son faucon au mien, un geste technique, mais aussi un geste tendre. Quelques heures plus tard, l'œuvre était prête à être photographiée.

Mon faucon devait encore être patiné, mais il fallait d'abord souder définitivement les points de fixation dans l'atelier de fonderie. Nous hésitions toutefois : la couleur naturelle du bronze formait une harmonie inattendue avec le carton. Les teintes étaient si proches que nous avons envisagé de laisser le bronze tel quel, pur, vivant, intact.

Ce premier exemplaire, E.A. I/IV, est l'œuvre originale : mon faucon en bronze, fini et patiné, relié au faucon en carton unique d'Olivier.

Ensemble, nous présentons cette œuvre à l'exposition internationale Birds in Art 2025. Nous attendons avec impatience les réactions du public, du musée et de tous ceux qui aiment les oiseaux, l'art et les histoires qui se déroulent entre le ciel et la terre.